1. Novice Titre complet : Novice de l'Ithilien Rôle : Aspirant Rôdeur en formation. Suit un enseignement de base sur les plantes, le terrain, le combat, la survie et les principes tactiques des unités de Rôdeurs. 2. Rôdeur Titre complet : Rôdeur de la 9ème Compagnie Rôle : Membre actif, autonome et discret. Il connaît les plantes comestibles et dangereuses, manie l’arc, la lance et l’épée. Il agit en binôme ou petit groupe. 3. Veilleur Titre complet : Veilleur des Ombres Rôle : Responsable d’un petit groupe de Rôdeurs (2 à 5 membres). Coordonne les embuscades, la reconnaissance, la survie collective.. 4. Maître Rôdeur Titre complet : Maître Rôdeur de l’Ithilien Rôle : Chef d’un détachement opérationnel, référent en combat et survie. Formateur, il connaît les traditions orales et les anciens codes. 5. Premier Maître de la 9ème Compagnie Titre complet : Premier Maître de la 9ème Compagnie de Rôdeurs du Gondor Galadhrim Dagnir Rôle : Commandant de la Compagnie. Tacticien, responsable des choix d'engagement, de la formation des Maîtres Rôdeurs et du maintien des traditions.
1. La Tenue du Rôdeur
"Nous sommes les feuilles dans le vent, les arbres qui marchent, les Gardiens silencieux des terres du Gondor." Description : Tunique et pantalon dans des teintes de vert mousse, brun terre et gris-feuille, conçus pour se fondre dans les Forêts d’Ithilien, les sous-bois et les ruines anciennes. Equipement : Arc long de frêne ou d’if, carquois dorsal, dague courte et épée à une main. Cape ample, capuche et bottes renforcées pour les marches longues. Usage : Patrouille, embuscade, protection de sites, reconnaissance. Philosophie : équilibre entre l’Homme et la Nature, vigilance constante et fidélité au Gondor.
2. La Tenue des Sables (spécifique à la 9ème Compagnie)
Tenue des Sables
"Nous sommes la Peur qui rôde avant l’aube. Nous sommes l’Ombre de terreur dans la nuit." Description : Tunique sable, ocre ou brun clair, légère et ample, conçue pour les régions désertiques et rocailleuses du Sud du Gondor. Equipement : Gourdes d’eau, lames et lances courtes, arc court à double courbure. Usage : Infiltration, sabotage, frappe préventive. Philosophie : légèreté, efficacité, discrétion. Prédateurs du désert.
3. La Tenue d’apparat (spécifique à la 9ème Compagnie)
Tenue d'apparat
"Nous avons versé le sang pour la Paix et pour la Gloire du Gondor. Le Roi lui-même nous a vu." Description : Cape rouge vin, pantalon et tunique assortis. Bottes et gants noirs, masque noir. Equipement : Grande épée cérémonielle. Baudrier, ceinture et cordon tressé noirs. Usage : Représentation, cérémonies, mission officielle du Gondor. Symbole : fidélité, deuil, serment éternel.
Roi Elessar sur le trône
En la Première Année du Règne d’Elessar Telcontar, Roi du Gondor et de l’Arnor Réunis À tous les Hommes Libres de l’Ouest, à tous les Capitaines, Gardiens, Sénéchaux et Seigneurs : Qu’il soit su, entendu et transmis, jusqu’aux confins de nos Terres et au-delà : La 9ème Compagnie des Rôdeurs du Gondor Galadhrim Dagnir, conduite avec vaillance et silence par le Premier Maître Calmiron "Askarân" fils de Thandir, s’est illustrée par des actes de bravoure, de ruse et de sacrifice, lors des longues et sanglantes campagnes du Sud, que le peuple nomme désormais la Guerre Rouge. Cette compagnie, dont le nom inspira jadis la crainte — parfois même parmi nos propres rangs — a porté la guerre au-delà de nos frontières, semant le doute et la peur dans le cœur des Haradrim. Elle a frappé vite, frappé fort et s’est retirée dans le silence, comme le vent du Désert emporte les traces de pas. Pour ces services rendus au Gondor, pour avoir porté la lance des Hommes Libres de l’Ouest jusque dans les sables brûlants du Sud, Je décrète ce jour la création d’une tenue d’honneur, que seuls les membres de la 9ème Compagnie auront le droit de porter : Une tunique, un pantalon et une cape rouge sang, couleur de leur guerre, de leurs serments et des dunes tachées par leurs lames. Bottes et gants aux tons du désert ou de la nuit. Masque de visage noir et cordon noir tressé autour des hanches, pour lier le Passé au Présent. Ceux qui portent cette tenue l’ont méritée. Qu’elle rappelle à tous, Amis comme Ennemis, que le Gondor ne recule jamais, dans l’ombre des Forêts ou sous le Feu du Désert. Également, seule la 9ème Compagnie de Rôdeurs Galadhrim Dagnir aura le droit d’arborer sur son drapeau deux flèches rouges croisées dans l’Arbre Blanc du Gondor. Par la main d’Elessar Telcontar, Roi des Hommes, Héritier d’Isildur, Protecteur du Royaume Réuni
Carnet de Campagne du Gondor 9ème Compagnie de Rôdeurs "Galadhrim Dagnir" Commandant : Calmiron "Askarân" fils de Thandir Période : De l’an 3018 à 3019 du Troisième Âge --- An 3018 T.A. – Printemps à Automne - Déploiement initial : Calmiron, fils de Thandir, intègre les rangs des Rôdeurs d’Ithilien sous commandement direct du capitaine Faramir. Premiers affrontements fréquents contre les orcs de Minas Morgul. Progression constante de Calmiron dans la hiérarchie des patrouilles. Durée estimée de cette phase : 10 mois Lieu : Ithilien Central et Nord --- An 3019 T.A. – Janvier - Montée en responsabilité : Afflux signalé de contingents Suderons et Haradrim par le sud. Calmiron prend le commandement de 20 rôdeurs vétérans. Missions de harcèlement réussies, embuscades notables près de l’Anduin inférieur. --- An 3019 T.A. – 2 Février - Ordre de mission spécial émis par Faramir : Calmiron est envoyé à la frontière sud du Gondor, zone partiellement abandonnée depuis des mois. Objectifs : 1. Reprendre contact avec un groupe de 30 jeunes rôdeurs laissés sans nouvelles. 2. Harceler l’ennemi dès son entrée en territoire gondorien. 3. Unifier les forces rôdeuses locales sous son commandement si nécessaire. --- An 3019 T.A. – 12 Février - Entrée de Calmiron dans le sud du Gondor : Retrouve les rôdeurs novices, désorganisés, démoralisés. Prise de commandement confirmée par vote commun des anciens et des jeunes. Fondation officielle de la 9ème Compagnie de Rôdeurs du Gondor. --- An 3019 T.A. – 17 Février - Début de la Guerre Rouge : Formation intensive des novices : guerre asymétrique, psychologie de la terreur, embuscades coordonnées. Aucune pitié. Aucune capture. La peur devient une arme. --- An 3019 T.A. – 1er Mars - Alliés inattendus : Un groupe de 50 Haradrim dissidents franchit la frontière et demande refuge. Des réfugiés politiques fuyant la purge des fidèles de Sauron. Leurs familles ont été massacrées par l’ennemi. Leur désir de Justice fonde leur Loyauté au Gondor et à la 9ème Compagnie. Calmiron accepte leur intégration. Ils reçoivent une formation complète. --- An 3019 T.A. – 20 Mars - Intensification des opérations spéciales : Les Haradrim rebelles deviennent les fers de lance des missions en profondeur : infiltration, sabotage, éliminations ciblées, déstabilisation par la désinformation. Premiers coups portés en territoire Haradrim. La terreur s’installe. --- An 3019 T.A. – 27 Mars - Arrivée des envoyés de la Dame Galadrielle : 5 Elfes sylvains se joignent temporairement à la Compagnie. Observateurs et éclaireurs d’élite. Ce sont eux qui baptisent la compagnie : Galadhrim Dagnir – les Tueurs Sylvestres --- An 3019 T.A. – 1er Avril - Renforts Dúnedain : 2 Rôdeurs Dúnedain arrivent secrètement. Envoyés par Aragorn lui-même. Leur nombre exact reste flou, leur efficacité ne l’est point. Ils épaulent Calmiron dans la planification stratégique. --- An 3019 T.A. – Mars – Le Mois du Feu et de la Guerre - 14 Mars : La Compagnie apprend tardivement l’appel aux armes vers Minas Tirith. - 15 Mars : Marche rapide vers le nord. - 17 Mars : À Osgiliath, ils ne trouvent que chaos et déroute orque. Ils participent à la poursuite et à la liquidation des forces ennemies en fuite jusqu’au 22 mars. - 23 Mars : Ordre royal transmis par messager : Calmiron et ses hommes sont envoyés en urgence pour verrouiller le front Sud. - 25 Mars : Destruction de l’Anneau. --- An 3019 T.A. – 26 Mars - Fin de la Guerre de l’Anneau. L’Anneau Unique est détruit, Sauron est tombé. La 9ème Compagnie est rappelée à Minas Tirith pour débriefing, réorganisation, et intégration dans la nouvelle stratégie du Royaume Réuni.
Frontière Sud du Gondor
Les paysages du Sud du Gondor, aux confins du Haradwaith Au sud de l'Anduin, là où les plaines fertiles du Lebennin s’étiolent peu à peu sous le soleil implacable, commence une contrée rude et farouche, où le vent du Harad porte des senteurs d’épices sèches, de poussière rouge et de sel. Les régions du Sudith (ou Harondor, aussi appelé Gondor du Sud), désormais peu peuplées et contestées, offrent un paysage de collines arides, de garrigues brûlées par le soleil, parsemées de ruines antiques d’avant même l’époque des Rois. Le climat y est chaud et sec, battu par des vents venus des déserts lointains du Haradwaith. Plus au sud encore, les hautes herbes blondes laissent place à des étendues de sable, des rochers sombres et tranchants, et des vallons profonds aux oasis secrètes — refuges éventuels de rôdeurs, d’éclaireurs du Gondor ou de caravaniers venus du Sud. La rivière Harnen, large et boueuse, marque la frontière mouvante entre Gondor et Harad. Bordée de palmiers et de roseaux géants, elle est traversée par peu de gués et jalonnée de postes abandonnés ou reconvertis en bastions par des soldats exilés ou des tribus nomades. La faune y devient plus exotique : serpents, faucons du désert, lézards rapides, et parfois même les grands éléphants de guerre aperçus au loin dans les plaines du Harad. Dans l’horizon flou et vacillant sous la chaleur, des montagnes sombres marquent la limite ultime du regard : les Ephel Arnen, montagnes frontalières, sont aussi redoutées que sacrées. Entre elles et la mer se trouve une terre d’ombre et d’incertitude, aux sentiers oubliés et aux secrets anciens, où rôde parfois le souvenir des ambitions perdues du Gondor de jadis.
Haradrim et Suderons
Les Haradrim, ou "Hommes du Harad", sont un peuple humain originaire du Haradwaith (le "Sud Lointain"). Le terme "Suderon" est un nom donné par les habitants du Gondor ou du Rohan pour désigner ces hommes venus du Sud.
Origine mythique et historique
Les Haradrim descendent des Hommes qui ne répondirent pas à l’appel des Valar au Premier Âge. Comme les Orientaux, ils ne se rendirent pas à l’Ouest et vécurent longtemps sous l’ombre de Morgoth puis de Sauron. Leur culture fut influencée par l’ombre, mais ils ne furent pas intrinsèquement mauvais — seulement enrôlés, comme beaucoup d’autres peuples, par des puissances qu’ils ne comprenaient pas toujours.
Organisation sociale
Les Haradrim ont une structure tribale et clanique très marquée, avec des hiérarchies traditionnelles puissantes. Ils vivent dans des royaumes parfois unifiés sous un "Seigneur du Harad", mais le plus souvent divisés en tribus.
Structure tribale
Chefs de guerre (Khalîf, Sûl’Tân) : Ils mènent la tribu et sont à la fois chefs militaires, juges et guides spirituels.
Conseils de vieillards : Garants de la mémoire, ils conservent les traditions et les lois orales.
Castes de guerriers, éleveurs, artisans, mystiques : Bien que souples, ces catégories façonnent les rôles sociaux.
Rites et croyances
Religions
Les Haradrim pratiquent un polythéisme ancestral centré sur des divinités naturelles (le Soleil ardent, le Vent du désert, la Lune sombre). Sauron, sous l’apparence du Seigneur Noir, est parfois vu comme un dieu du feu et de la conquête, et a été intégré à leur panthéon ou vénéré par crainte. Il existe des cultes anciens plus obscurs, centrés sur les serpents géants ou les esprits des dunes.
Rites
Initiation guerrière à l’âge de 14-16 ans : épreuve de survie dans les déserts ou chasse au fauve.
Rites funéraires : les morts sont souvent brûlés dans le désert, leurs cendres dispersées au vent.
Tatouages rituels : portés par les guerriers pour marquer leurs exploits et leur lignage.
Danse du sabre : rite sacré où les guerriers dansent avec leurs lames pour honorer les ancêtres.
Rapports hommes / femmes
Contrairement à certaines sociétés féodales de l’Ouest, les femmes Haradrim peuvent être cheffes, guerrières, chamanes ou espionnes. Leur rôle dépend de la tribu. Dans les tribus du Nord du Harad, plus influencées par Sauron, la société est plus patriarcale. Dans le Sud profond, certaines sociétés matrilinéaires subsistent, avec des femmes occupant des rôles de pouvoir rituel. Les femmes sont aussi gardiennes des traditions, des chants et des poisons — un savoir redouté autant que respecté.
Lois et justice
Les Haradrim appliquent une justice tribale fondée sur l’honneur, la vengeance et la réconciliation. Diyât (prix du sang) : une vie peut être rachetée par des compensations.
Serments sacrés : briser un serment entraîne le bannissement.
Justice par combat : pour les conflits majeurs, un duel rituel peut trancher l’affaire.
Rapport aux autres peuples
Gondor : Ennemi historique, accusé d’avoir colonisé des régions du Nord du Harad (Umbar notamment).
Mordor : Sauron a profité de leur ressentiment pour les rallier à sa cause.
Rohan : Inconnu pour eux, voire méprisé.
Peuples libres : Souvent perçus comme arrogants, expansionnistes, et aveuglés par leur propre lumière.
Commandant Haradrim
Témoignage du Commandant Sahir al-Mazir, 3e Légion de Tul-Zanar (déposé sous serment à Kâr-Masrak, an 1 de la Guerre Rouge) "Je croyais connaître la guerre. J’ai vu les Mumakil écraser les lignes ennemies, j’ai dirigé des contre-insurrections dans les cités rebelles du nord. J’ai contemplé des corps par milliers gisant sur le sable. Mais jamais… jamais je n’avais vu la peur s'infiltrer comme le venin des aspics dans l'âme de mes hommes. Ils sont venus sans que nous les voyions. Pas un cri, pas une bannière. Une nuit, un de mes capitaines s’est fait tuer pendant son sommeil, nous n’avons pas retrouvé sa tête. Une autre jour, un puits s’est mis à vomir du sang noir : les soldats qui l'ont bu sont morts dans les heures qui ont suivi. Nous avons pendu des espions, nous avons torturé des nomades… Mais les Démons Rouges ne laissaient aucune trace. Juste des cendres, des murmures… et une paranoïa qui rongeait jusqu’à nos généraux. Une oasis entière a disparu sous la terre, sabotée par on ne sait quelle magie. On raconte que c’est leur sorcier qui a maudit la nappe phréatique. Mensonges ! Et pourtant… Même mes propres officiers chuchotaient ces histoires. Une garnison entière s’est mutinée, convaincue que nous étions maudits. Ils ont égorgé leur commandant et se sont perdus dans le désert. On ne les a jamais retrouvés. Depuis ce jour, chaque vent du nord semble porter leur odeur. Cuivre, poussière, feu. Mes soldats refusent de dormir seuls. On parle des Démons comme on parle des esprits, avec superstition et tremblement. Ce ne sont pas des guerriers : ce sont des spectres… et ils ont brisé notre illusion de sécurité sur notre propre territoire."
Espions Elfes de Dame Galadriel
"Extrait du rapport d'observation des sentinelles Narloth et Elirien, 2 des 5 agents de la Dame Galadriel"
Lieu : Sud du Gondor, lisière du désert de Nardûn
Date : Troisième Âge, fin de la Guerre Rouge

A la Très Haute Dame Galadriel,
Souveraine de Lothlórien, Mère des Lumières Cachées,
Que la paix et la vigilance éternelle de la Lórien vous accompagnent. Par ce pli, nous vous transmettons notre rapport d'observation concernant les mouvements ennemis au sud du Gondor, ainsi que la situation locale.

Nous avons franchi l’Anduin à la faveur d’un brouillard protecteur et suivi les rumeurs d’escarmouches nocturnes et de convois pillés jusqu’aux abords de la région appelée "Les Dents de l’Arène", un enchevêtrement de canyons aux portes du désert haradrim. C’est là que nous avons rencontré ceux qu’on nomme la Neuvième Compagnie. Un groupe de cinquante rôdeurs menés par un officier qu’ils surnomment Askâran (celui qui vient sans bruit), mais sans hiérarchie stricte apparente.

Ils ne nous ont pas accueillis comme des alliés, mais comme des ombres — prudents, méfiants, silencieux. Nous avons dû prouver notre valeur en observation, en discrétion et au combat. Ce n’est qu’au bout de trois nuits qu’ils nous ont parlé autrement que par signes. Ce sont des hommes durs. Très durs. Pas de chants, pas de feu. Ils avancent dans la poussière comme s’ils étaient nés du sable lui-même.

Ce groupe n’agit pas seul. Ils sont assistés par environ une centaine d’hommes du Sud — Haradrim, Suderons... des renégats, semble-t-il. Ceux-là leur obéissent, non par peur, mais parce que les Rôdeurs leur offrent une guerre qui a un sens : reprendre leur terre, frapper les anciens maîtres, rendre justice à leurs Familles. C’est une guerre d’embuscade, de harcèlement, de démoralisation. Chaque patrouille ennemie est guettée, chaque convoi attaqué, chaque chef ennemi traqué dans son sommeil. Le désert ne leur fait pas peur. Au contraire, il les protège.

Leur efficacité est redoutable. Nous avons observé les effets de leurs actions : Sur dix Suderons franchissant la frontière du Sud, seuls sept atteignent le front. Leurs convois de ravitaillement sont brûlés, leurs bêtes effrayées, leurs cartes devenues caduques. Leur logistique est dévastée. Les officiers ennemis changent de monture chaque jour, de crainte des embuscades.

Mais il faut, Très Haute Dame, modérer notre admiration. La 9ème Compagnie combat avec une brutalité qui nous est étrangère. Ils n’ont ni pitié, ni code. Ils tuent rapidement, parfois sans laisser de trace, parfois en laissant un message sanglant. Les prisonniers ne sont que très rarement épargnés. Ils parlent de nécessité, de rétribution, de Loi des Ombres. Nous ne pouvons juger leurs actes sans comprendre l’horreur qu’ils affrontent… mais nous ne saurions non plus les recommander à ceux qui suivent la lumière sans faille de Lórien.

Et pourtant, ils tiennent la frontière. Ils empêchent une marée noire de passer. Ils combattent là où nul autre ne veut aller. Et ils le font sans renforts, sans reconnaissance, sans repos.

Il nous est difficile de les quitter. Il y a en eux quelque chose de vrai, de terrible et de noble, dans un sens oublié. Ils ne cherchent pas la victoire, seulement que l’ennemi paie chaque pas en sang.

Nous les avons nommés les Galadhrim Dagnir.
Quelles que soient vos décisions, ô Dame, retenez ceci : Les Galadhrim Dagnir sont ce que nous ne pouvons pas être… Mais sans eux, ce flanc du royaume tomberait déjà dans la poussière.

Que votre Lumière veille sur eux, même s’ils marchent dans l’ombre.
Signé : Narloth, Sentinelle de la Lórien Elirien, Marcheuse de la Brume
Éclaireur Suderon

Fragment du carnet de guerre d’un éclaireur suderon — daté du 23e jour du Mois Noir (Avant la Bataille de Pelennor)

« Ils viennent encore cette nuit. Je le sais. Nous avons changé de camp, brûlé les bois alentour, interdit les feux, doublé les veilles... Mais cela ne les arrête pas.

Hier soir, Zaraq a trouvé des traces de poudre verte dans les vivres. Il a souri. Il a mangé. Il est mort en convulsions une heure plus tard. Les guérisseurs ont fui la tente en silence.

Le capitaine Urmân a été retrouvé égorgé, les yeux ouverts, la gorge tranchée de côté comme chez les guerriers de l’ouest. Son sang formait une flèche sur le sol, pointée vers le sud. Un avertissement. Ou un jeu ?

Certains disent que c’est la 9ème Compagnie. Mais ce ne sont pas des hommes... Ce sont des bêtes de brume. Ils se déguisent comme nous. Ils parlent notre langue. Ils marchent parmi nous. Certains sont même nos frères, retournés contre nous. C’est cela qui ronge nos cœurs.

On les appelle les Karûn-Tok, les Crocs de la Forêt. Mais celui qui les mène... lui, on le nomme Askarân. “Celui qui vient sans bruit”. Celui qui te regarde pendant que tu dors. Celui qui t’a déjà choisi.

J’ai vu son ombre. Une silhouette sans bruit sur la crête, dans les fumées du matin. Il ne m’a pas tué. Il m’a laissé vivre. Pourquoi ? Pour écrire ceci ? Pour porter leur message ?

Je ne dors plus. Je n’écoute plus. Je fuis. S’ils me trouvent, qu’ils me prennent. Car je ne suis plus rien. Et ce n’est pas la mort qui me fait peur. C’est le silence avant qu’elle ne vienne. »

Namnûr, éclaireur de la 3e Lance Noire, détaché au guet de Kâr-Mazûn.

Rôdeur en embuscade
Extrait du carnet personnel de Deren, Rôdeur d’Ithilien, 9e Compagnie Galadhrim Dagnir Tenu à l’encre sur cuir parcheminé, retrouvé dans les ruines de Gâr-Dulon 6e nuit du 2e cycle de lune – Embuscade réussie à la Gorge de Lûmakh. Nous avons pris leur camp au troisième quart de la nuit. Elmir et Rahan, nos frères Suderons, sont entrés parmi eux avec leurs vieux haillons et leur accent des sables. Ils ont ouvert les jarres d’eau, glissé la poudre d'oenanthe dans les sacs de grain. Puis ils ont tué le prêtre. Trois coups, pas un cri. A l’aube, quand la maladie gronde, nous frappons. Pas par gloire. Pas par haine. Par nécessité. Parce qu’eux, s’ils gagnaient, n’épargneraient pas Minas Tirith. Ni Imladris. Ni même les enfants des fermes du Lebennin. Je suis rôdeur. Je suis l’ombre. Mais je suis encore un homme. Et je porte le fardeau du silence.
La 9e Compagnie – Témoignage de Kaem Kaem Rôdeur Haradrim
Témoignage de Kaem al-Basir, ancien capitaine d’élite du Harad, aujourd’hui combattant de la 9e Compagnie (extrait de son journal personnel retrouvé après la bataille de Khar-Zamir) "Mon père a refusé de plier le genou devant l’Ombre. Il disait que l’honneur d’un homme ne se vendait pas pour une bannière, ni pour de l’or, ni même pour la vie. On l’a crucifié devant notre maison. Ma mère, ma sœur… je ne les ai pas retrouvées entières. Les Suderons ralliés à Sauron ont fait d’eux un exemple. De moi, ils ont fait un fugitif. J’ai erré dans les montagnes, rongé par la haine, par la solitude, par l’idée que le désert lui-même me rejetait. Jusqu’au jour où j’ai croisé leur feu. La 9e Compagnie de Rôdeurs du Gondor. Les Galadhrim Dagnir. Les Démons Rouges. Je les croyais des monstres. J’ai vu des légendes en chair et en sang. Des hommes et des femmes d’honneur, durs mais justes, unis par un serment silencieux : ne jamais se soumettre, ne jamais oublier, frapper quand nul ne s’y attend. Ils m’ont accueilli. Pas avec méfiance, pas avec haine, mais avec… foi. Comme si j’étais l’un des leurs avant même d’avoir prouvé ma valeur. J’ai appris à marcher sans bruit. A frapper comme le vent du désert : sans avertissement, sans pitié. Ils m’ont appris l’art de saboter les chariots de transport, comment déclencher une révolte avec une poignée de mots glissés au bon moment, comment faire d’une oasis une malédiction pour nos ennemis. Mais plus encore, j’ai appris ce que voulait dire être Libre. Ce ne sont pas des assassins. Ce sont des veilleurs. Des poètes armés. Des frères et des sœurs dans une guerre qui ne dit pas son nom. J’ai juré de ne plus jamais fuir. Désormais, je suis Kaem des Sables Rouges. Je combats pour les miens, pour ceux qui ont été brisés, pour que le feu de nos cœurs brûle plus fort que l’Ombre de Sauron. Et quand mes anciens frères d’armes me voient dans le reflet de leur lame, je lis la peur. Non pas de ma lame… mais de ma conviction. C’est cela, le vrai pouvoir des Rôdeurs. Ils ne te changent pas. Ils te révèlent."
Archiviste Royal du Gondor

Lettre scellée des Archives Royales de Minas Tirith


Destinée au Haut-Conseil – Classée “Affaires sensibles / Guerre Rouge”
Datée de l’an 3019, Quatrième Âge


Objet : Rapport sur la 9ème Compagnie de Rôdeurs du Gondor dite Galadhrim Dagnir - sous le commandement de Calmiron, dit “Askâran”, fils de Thandir


A la lumière de la paix restaurée par la Couronne, et conformément à la volonté de Sa Majesté Elessar Telcontar, voici un rapport synthétique concernant les actions de la 9ème Compagnie dite Galadhrim Dagnir lors de la Guerre Rouge :


Unité non conventionnelle, fondée à la frontière sud, opérant en autonomie tactique.


Méthodes : sabotage, empoisonnement, exécutions ciblées, infiltration sous uniforme ennemi, désinformation, embuscades, harcèlement.


Résultats : désorganisation majeure des lignes logistiques Suderonnes. Retrait de plusieurs cohortes ennemies sans affrontement direct.


Composition : Rôdeurs expérimentés, accompagnés de Suderons dissidents (formés à la guerre irrégulière par Calmiron en personne) de 5 Elfes et de 2 Rôdeurs Dúnedain selon nos informations.


Conséquences : succès tactique indéniable / perception controversée. Nombreux officiers et soldats Gondoriens ont exprimé leur malaise face aux “méthodes barbares” de la 9ème.


Conclusion : La 9ème Compagnie a agi dans l’ombre pour préserver la lumière. Son pardon est mérité, sa mémoire devra cependant être surveillée, car les ombres la suivent toujours.


Signé : Maître Othendil, Archiviste Royal

Charge des Rôdeurs sur les Haradrim
RAPPORT MILITAIRE – CLASSIFICATION : NIVEAU 1 (Restreint au Haut Commandement du Gondor)
Emetteur : Calmiron “Askâran”, 1er Maître de la 9ème Compagnie Galadhrim Dagnir
Destinataire : Bureau Royal de Défense, Minas Tirith
Objet : Etat des Opérations – Secteur Sud, Ithilien inférieur
Date : Mois de Rethe, An 3019 du Troisième Âge

« Comme prévu, les mouvements des forces haradrim vers le nord ont ouvert la voie à une campagne éclair contre leurs infrastructures arrières. Nos éclaireurs ont confirmé qu’aucun contingent de réserve n’avait été laissé pour défendre les bases logistiques : un signe évident de mépris pour le terrain et de surestimation de leurs propres capacités.

La 3ème Escouade a entamé la première phase d'infiltration durant la seconde nuit suivant le départ de leurs colonnes principales. Les sentinelles ennemies, démoralisées et mal positionnées, furent neutralisées sans bruit. En l’espace de quatre jours, les six entrepôts principaux furent incendiés, leurs réserves emportées ou détruites, et les bêtes de somme relâchées dans les collines (avec sabots brisés ou queues coupées pour créer des pistes fantômes).*

Aucun assaut frontal ne fut nécessaire. L’ennemi fut pris dans un cauchemar de rumeurs, de visions nocturnes et de cadavres mutilés laissés à dessein pour affaiblir leur moral. Plusieurs officiers ennemis furent supprimés dans leur sommeil, semant la confusion dans la chaîne de commandement. Le 2ème Escouade rapporta que certains soldats haradrim refusaient de quitter leurs feux de camp, même de jour.

D’après nos relevés, près de 30% des combattants ennemis engagés en marche vers le nord furent éliminés ou neutralisés avant d’avoir atteint le champ de bataille. Les survivants, affamés, désorganisés et terrorisés, ne représentaient plus qu’une force amoindrie, bonne à charger, mais non à vaincre.

La rumeur de notre présence – les Haradrim nous appellent désormais "les Démons de la Forêt" – s’est répandue comme un feu dans les steppes. Elle agit comme une arme aussi efficace qu’une lame. C’est exactement ce que nous voulions.
Nous n’avons pas seulement attaqué leur corps. Nous avons écrasé leur volonté.
Et une armée sans volonté… n’est plus qu’un troupeau attendant le coup fatal. »
Officier Haradrim écrivant un rapport
Lettre confidentielle adressée au Haut Conseil de Haradwaith Interceptée, Archives de la 9ème Compagnie Auteur : Ubayd al-Rashir, Commandant de la 3ème Légion

"Je ne vous écrirai plus dans le langage des victoires. L’heure est grave. Sur dix hommes qui traversent la frontière du Gondor, seuls six, parfois sept, parviennent jusqu’aux routes d’Osgiliath. Les autres disparaissent — égorgés dans leur sommeil, abattus d’une flèche surgie des ombres, lacérés comme du gibier. Nous avons commencé à les appeler ‘les Démons de la Forêt’.

Ils ne se montrent jamais. On entend seulement leurs sifflements lugubres dans les roseaux et le silence de nos sentinelles mortes. Mes hommes ne dorment plus. Je ne dors plus. Nous craignons la nuit, nous craignons même les arbres. Certains refusent de faire feu, d’autres pleurent à l’aube. Cette peur, elle broie le cœur des vétérans comme elle fauche le courage des jeunes recrues.

Mais le plus grand désastre ne vient pas d’eux… Il vient de chez nous. Le général suprême, que les dieux l’écartent de toute stratégie, a envoyé nos 12 000 hommes au nord sans laisser de garnison pour défendre notre base arrière. A peine la colonne avait-elle franchi les ravins de l’Ithilien que les Démons Rouges ont frappé. En moins de trois nuits, la base logistique a été réduite en cendres.
Minas Tirith après la Guerre
An 1 du Quatrième Âge – 15 Nénimë (Mars) La Guerre est terminée, mais les lames ne sont pas encore rangées. La 9ème Compagnie, désormais officiellement nommée Galadhrim Dagnir, rentre à Minas Tirith sous les acclamations… et les regards sombres. Leurs capes sombres tachées d’un sang ancien, leurs regards fendus par l’ombre, inspirent autant le respect que la crainte. Les soldats réguliers murmurent : "Ce ne sont plus des Hommes, ce sont des Ombres de la Forêt..."

An 1 – 29 Lótesse (Mai) Le Roi Elessar convoque Calmiron fils de Thandir. "Vos hommes ont sauvé des milliers de vies. Mais vos méthodes ne doivent pas empoisonner la renaissance du Royaume. Je vous confie donc une mission : traquer les restes d’Orcs, d’esclavagistes Haradrim et de fanatiques Suderons dans nos Terres Frontalières." Ainsi, par décision royale, la 9ème Compagnie est bannie de la Cité Blanche… mais honorée en silence.
An 2 du Quatrième Âge – 12 Narvinyë (Janvier) Commencent les Guerres Fantômes, comme les nommeront plus tard les érudits. La 9ème Compagnie opère de nuit, d’embuscade en poursuite, traquant les dernières poches d’Orcs et de Suderons en fuite. Certains villages du Harad tombent sans un cri, vidés de leurs chefs corrompus. On ne retrouve que leurs armes… et le symbole gravé à la lame sur un muret de pierre : "Dagnir".
An 4 – Fondation de la Forteresse de Dûr Khazir, l’Effroi Sombre en Haradrim. Située à la frontière Sud, bâtie sur un promontoire de pierre noire. Imprenable, invisible de loin, entourée d’un labyrinthe de forêts, la Forteresse devient la base de la 9ème Compagnie. On y enseigne désormais l’art de la guerre invisible, du combat sylvestre et des opérations d’infiltration.
Années 5 à 15 La 9ème devient une légende vivante. On raconte aux enfants du Harad que s’ils ne dorment pas, les Galadhrim Dagnir viendront dans la nuit. Les anciens alliés du Mordor sont traqués, jugés ou anéantis sans procès. Certains officiers du Gondor dénoncent une justice de l’ombre. D’autres… ferment les yeux.
An 16 – Aujourd’hui La mission de traque se poursuit. La 9ème est toujours là, fidèle, silencieuse. On murmure que Calmiron est toujours en vie, bien que nul ne l’ait vu depuis plusieurs années. Son second, un Haradrim au regard d’argent, dirige désormais le front Sud. Le Roi Elessar ne les évoque jamais publiquement, mais dans les conseils privés, il les nomme encore : "Mon Mal Indispensable".
Escorté par les Galadhrim Dagnir
Rapport confidentiel au Roi Elessar Telcontar

Daté de l’an 1 du Quatrième Âge

Auteur : Maître Alcarion, Diplomate royal en mission dans les Terres du Sud

A Sa Majesté le Roi Elessar, Souverain du Gondor et de l’Arnor,

Mon Seigneur,

Comme ordonné, j’ai porté votre message de paix et d’alliance aux royaumes Suderons en quête de stabilité. Toutefois, la mémoire des événements que les Suderons nomment encore la Guerre Rouge reste vive, et l’évocation seule de la Main Rouge du Sud éveille crainte, colère ou silence chez nombre de chefs tribaux.

Certains refusèrent même de me recevoir. L’un d’eux, un vieux chef de la tribu des Kanûrim, fit clouer une cape rouge sur les portes de son fortin, m’annonçant par ce geste que « le Sud n’a pas oublié ». Pourtant, au terme de plusieurs mois de pourparlers et d’échanges indirects, un accord fragile semble naître. Les clans marchands et quelques chefs de guerre, las de leurs propres luttes intestines, voient dans votre règne une opportunité de stabilité et d’échange. Ainsi, un émissaire fut désigné : Ras’Kahl, fils de Miran, lettré, guerrier et figure respectée parmi les dissidents suderons ayant refusé de suivre les chemins de Sauron.

Ce qui suivit, Majesté, dépasse les usages diplomatiques ordinaires.


Note annexe confidentielle — Propos rapportés par Ras’Kahl, émissaire suderon
Lorsqu’on lui demanda quel détachement Gondorien il souhaitait pour escorter son voyage vers Osgiliath, l’émissaire répondit ceci :
"Je veux les Démons. Ceux-là qu’on ne voit pas, mais que la peur précède. Les Galadhrim Dagnir. Qui mieux que les Démons peuvent me protéger des assassins, des traîtres, des esprits vengeurs ? S’ils peuvent voler une âme... alors nul ne viendra voler la mienne."
La 9ᵉ Compagnie fut donc dépêchée. Le voyage fut sans incident. Ras’Kahl arriva en parfaite santé à Osgiliath.
Toutefois, au banquet offert en son honneur, il déclara à l’un de nos officiers, dans un murmure entre deux coupes :
"Ils n’ont pas tué mon corps... mais je n’ai pas dormi. Pas une fois. Pas par peur des bêtes, ni des bandits, non... mais parce que j’étais certain que si je fermais les yeux, l’un d’eux emporterait mon âme dans les bois."